Jouve-Paulina_1880-Folio_1974-Photo_Film-493 bis

Olga Karlatos

Paulina Pandolfini.

Née à Milan le 14 juin 1849. Fille cadette de Mario Giuseppe Pandolfini et de Lucia Carolina son épouse.
Célibataire sans profession. A séjourné comme novice dans le couvent de la Visitation à Mantoue de 1877 à 1879.
A tué à Florence, le 28 août 1880, son amant le comte Michele Cantarini.
Condamnée par jugement de la Cour de Florence en date du 12 avril 1881 à vingt-cinq années d’emprisonnement. A purgé sa peine dans la prison judiciaire de Turin jusqu’au 15 juin 1891, date à laquelle elle fut graciée.


Paulina 1880 di Pierre Jean Jouve non si compone di capitoli ma di 119 brevi, nervosi, intensi frammenti. Viviamo insieme a Paulina e al conte Michele Cantarini le ore sospese e strane che precedono il delitto compiuto dalla donna innamorata.


“Aube du 27 août. La nuit avait été brûlante et sur le ciel de cendres le soleil allait reparaître. Le comte était encore dans la chambre de Paulina. On entendait quelques oiseaux parmi les hauteurs les plus rafraîchies et légèrement violacées de l’atmosphère. Il y avait une ardeur éteinte sur les arbres. Michele et Paulina attendaient le jour. Elle recouvrit pudiquement avec un grand châle à fleurs son corps qui avait dormi seulement voilé d’une chemise. Une dure tristesse les laissait ensemble et séparés sur la rive de ce matin-là, tandis que l’eau de la nuit se retirait, avec le sentiment de la lâche habitude et la perception désespérée de la vérité qu’on ne dit pas, qu’on ne pourrait pas même confesser à l’heure de mourir et qui peu à peu prend la couleur de la haine. Cependant le comte parlait et Paulina répondait. « Tu es pâle, belle et muette comme une statue, disait Michele. – Cette nuit chaude m’a fatigué.- Je vais aller dans ma chambre et tu reposeras encore quelques heures. » Et comme il prononçait « quelques heures », la vision se produisit. Angoissée, Paulina s’assit sur son lit. Au milieu du mur, là, en face, en lettres de lumière, une phrase était écrite et bougeait légèrement, mais Paulina avait bien le temps de la lire. Dans quelques heures… Dans quelques heures … (…) C’était un ordre qui était écrit sur le mur*** “.

*** Tu le tueras