Charles Baudelaire fu il più celebre cantore dello spleen. La parola sta a significare tristezza meditativa o melanconia. Essa deriva dal greco “splen”, milza. Per comprendere la relazione tra i due concetti bisogna risalire alla medicina greca degli umori. Uno di questi era la bile nera, contenuta nella cistifellea. Secondo Ippocrate il melancolico, caratterizzato da un eccesso di bile nera, è magro, debole, pallido, avaro e triste.
Baudelaire, sommo esponente del Decadentismo, consacrò allo spleen alcune delle sue più meravigliose poesie. Il poeta vive un disagio esistenziale, un “male di vivere” che lo rende incapace di adeguarsi alle condizioni del mondo reale. Egli non riflette sulla negatività della condizione umana – come Leopardi – ma soffre cupamente e sublima nella poesia stati d’angoscia e di oppressione.
Ecco un classico esempio di spleen baudelairiano.
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l’esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l’horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l’Espérance, comme une chauve-souris,
S’en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D’une vaste prison imite les barreaux,
Et qu’un peuple muet d’infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrément.
– Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l’Espoir,
Vaincu, pleure, et l’Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.